Agriculture biologique : un séminaire international dédié aux enjeux majeurs de la filière (Article de synthèse)

Le Séminaire International de l’Agriculture biologique organisé par l’Agence Bio a réuni le 18 juin dernier de nombreux experts internationaux venus faire le point sur les enjeux sociaux et environnementaux auxquels la filière, en pleine croissance dans l’Hexagone, doit répondre.

Le 18 juin dernier, s’est tenu à Paris le Séminaire International de l’agriculture biologique. Organisé par l’Agence Bio, ce rendez-vous annuel a été l’occasion de faire un tour d’horizon des enjeux et défis qui se profilent pour la filière.

Préserver la biodiversité, un enjeu des plus urgents

À commencer par les enjeux environnementaux. Julie-Marie Bélanger, coordinatrice du rapport de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture (http://www.fao.org/3/CA3229FR/CA3229FR.pdf), a ainsi ouvert la journée en dressant un état des lieux planétaire cinglant, soulignant la conclusion de l’expertise de l’ONU : l’urgence « à recourir à des pratiques respectueuses de l’environnement favorisant la conservation de la biodiversité ». Pratiques parmi lesquelles l’agriculture biologique occupe donc une place de choix.

La filière bio face à ses responsabilités sociétales

Cette journée de réflexion collective et participative aura aussi permis de s’arrêter sur les défis majeurs que doit relever la filière : promouvoir une alimentation bio accessible à tous, comme l’a illustré Ibrahima Seck, créateur du label « Bio Sénégal », créer des flux internationaux bio-équitables tels que le recommande Elena Panichi, chef d’unité adjointe de l’agriculture biologique à la Direction agriculture de la Commission européenne, ou encore financer des actions de préservation de la nature, comme le préconise Vincent Martinet, directeur de recherche à l’INRA.

Le soutien de la France dans le cadre de la PAC 2020

La dernière partie de la journée a été consacrée aux soutiens politiques sur lesquels devrait pouvoir compter la filière, avec l’intervention de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Celui-ci a notamment plaidé en faveur d’un soutien sans faille aux agriculteurs qui font le choix de systèmes de production plus sobres et plus résilients. Il a aussi rappelé la position de la France sur la politique agricole commune (PAC) 2020 : « La PAC doit porter une ambition environnementale en donnant au secteur agricole les moyens de réaliser sa transition agroécologique », en soulignant que cela passait notamment par le développement de l’agriculture biologique.

L’Agriculture biologique en France : une filière des plus dynamiques

Avec 41 600 fermes françaises certifiées, plus de deux millions d’hectares cultivés (soit 7,5 % de la surface agricole utile française) et une production qui a doublé en l’espace de cinq ans, l’agriculture biologique suscite un formidable engouement de la part des consommateurs français. Le marché a en effet progressé de 15 % en l’espace d’un an, pour atteindre les 9,7 milliards d’euros en 2018, soit 5 % des achats alimentaires. La part des cheptels bios atteint désormais 10,8 % pour les brebis, 9,1 % pour les chèvres et 6,2 % pour les vaches laitières.
Et cette croissance ne profite pas qu’aux producteurs ! Les entreprises de transformation de produits bio, véritable tissu de PME et de TPE implantées au cœur des territoires, ont également connu un essor fulgurant, avec une augmentation de 12 % en un an et de 49 % sur cinq ans. Si le rayon frais représentait jusqu’ici plus de 50 % des ventes, « un tournant important a été amorcé en 2018 », souligne l’Agence BIO, « avec le développement de l’offre de viande de porc, de volaille, du rayon traiteur, de l’épicerie et des boissons alcoolisées (bières et cidres) ». Une croissance qui génère aussi des retombées en termes d’emplois, puisqu’en 2018, 155 347 emplois directs à temps plein ont été comptabilisés au sein de la filière.

Source : Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

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