Effets diététiques et physiologiques du zinc sur le système immunitaire (Article de synthèse)

Une revue de la littérature, publiée dans le numéro de septembre 2021 de la revue Annual Review of Nutrition, fait le point sur les effets diététiques et physiologiques majeurs du zinc sur le système immunitaire. Une occasion de rappeler la place prépondérante de la viande dans la couverture des apports en zinc.
Ces dernières années, les preuves de l’importance du zinc pour l’ensemble des cellules immunitaires et pour l’élaboration d’une réponse immunitaire efficace et équilibrée à divers facteurs de stress environnementaux se sont accumulées. La revue Annual Review of Nutrition a consacré un article de revue à ce sujet dans son numéro de septembre 2021. Il décrit le rôle du zinc dans les processus biologiques fondamentaux et résume les connaissances actuelles sur l’effet du zinc sur l’hématopoïèse* et la différenciation des cellules immunitaires en sous-types. Le rôle important du zinc dans l’activation et le bon fonctionnement des cellules immunitaires y est également détaillé. On y découvre que zinc est ainsi associé aux réponses immunitaires spécifiques engendrées par la présence de bactéries, parasites et autres virus. L’association avec les maladies auto-immunes et les cancers, en tant que maladies liées à des réponses immunitaires accrues ou diminuées, est également discutée.
Ne pas négliger le risque de déficit d’apports en zinc
Cet article fournit ainsi un large aperçu des multiples rôles que des apports adéquats en zinc, ou sa carence, jouent dans la physiologie et au cours de diverses maladies. Forts de ces données physiopathologiques, les auteurs terminent par une discussion des raisons pour lesquelles une supplémentation en zinc devrait être envisagée, en particulier pour les personnes présentant un risque de carence. Un risque bel et bien présent, y compris en France, où les insuffisances d’apports sont non négligeables, notamment chez les femmes (voir encadré) ; une occasion de rappeler la place prépondérante de la viande dans la couverture des apports en zinc.
((Encadré)) La viande, un aliment clé pour contrer les insuffisances d’apports en zinc
Aucun indicateur fiable de la carence en zinc n’ayant été identifié, il n’existe pas de données cliniques sur sa prévalence exacte. Le risque de carence est donc généralement estimé à partir du calcul du risque d’inadéquation entre les besoins et les apports en zinc. En France, l’Anses a estimé les prévalences d’inadéquation d’apports en zinc à 23 % chez les femmes de 18-54 ans et à 34 % chez celles de 55-75 ans, contre moins de 8 % chez les hommes adultes (Anses, 2015).
La viande représente l’une des meilleures sources alimentaires de zinc, présent à la fois en grandes quantités et sous une forme hautement biodisponible Les teneurs en zinc de la viande de bœuf sont par exemple de 3 à 5 mg/100 g pour le bœuf cru selon le morceau et de 4 à 8 mg/100 g pour le bœuf cuit selon le morceau et le degré de cuisson (Inra-CIV, 2015). Ainsi, pour le régime alimentaire moyen en France, l’étude Inca 3 classe les « viandes, poissons, œufs » (VPO) comme premier groupe d’aliments vecteur de zinc chez l’adulte, avec une contribution représentant 21,2 % des apports totaux (Anses, 2017). Un résultat confirmé par l’étude CCAF 2019 du Crédoc, qui a classé la viande hors volaille comme premier contributeur aux apports en zinc.
* Processus physiologique de production des cellules sanguines.
Référence : Wessels I, Fischer HJ, Rink L. Dietary and Physiological Effects of Zinc on the Immune System. Annu Rev Nutr. 2021 Jul 13. doi: 10.1146/annurev-nutr-122019-120635. (PDF en accès payant ou sur abonnement)
Source : Annual Review of Nutrition.
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