Agriculture et alimentation. Les modèles de production questionnés : l’impératif du changement agroécologique

L’agriculture, nous dit le Petit Robert, c’est « (la) culture du sol et, d’une manière générale, l’ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l’homme ». Voilà une définition qui, certes ne limite pas l’agriculture à la seule production alimentaire, mais qui est marquée par une vision utilitariste et anthropocentrée assez exemplaire de la conception « moderne » des relations homme-nature. C’est bien dans cet esprit que s’est constituée depuis un siècle et demi l’agronomie, au sens large, en s’imposant comme la science de l’agriculture, actrice à part entière des transformations sociotechniques générées par les évolutions économiques et politiques. Elle est exemplaire de ce que peut être un domaine disciplinaire fortement inscrit dans son contexte : d’une part celui du local, de la « glèbe » qui en constitue le matériau d’origine, et d’autre part, celui de la « mission » que l’agronomie remplit au regard des politiques publiques, celle d’assurer la sécurité alimentaire des populations, au moins au niveau national, puis si possible de contribuer aux marchés des biens agricoles, régionaux puis, de plus en plus, mondiaux. C’est dans cette tension que s’inscrivent les challenges auxquels elle doit faire face. Mais, ainsi que cela est développé dans Hubert (2010a, b, 2013), ces enjeux, longtemps vus sous le seul aspect d’une augmentation de l’efficience de la production, évoluent sous pression de la prise de conscience par la société civile des conséquences environnementales, sociales et en termes de santé publique des systèmes agro-alimentaires produits par les transformations technologiques de ces 60 dernières années…
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