Un guide pour mieux utiliser les vaccins chez les animaux (Article de synthèse)
La Plateforme européenne pour l’utilisation responsable des médicaments vétérinaires (EPRUMA) a publié fin avril un guide de bonnes pratiques vaccinales chez les animaux.
La plateforme européenne pour l’utilisation responsable des médicaments chez les animaux (EPRUMA) a publié fin avril un guide de bonnes pratiques d’utilisation des vaccins. Face au challenge mondial constitué par l’antibiorésistance et dans un contexte de défiance et d’hésitation croissantes vis-à-vis de la vaccination, ce document vise à en rappeler les bénéfices et à encourager des pratiques vaccinales appropriées pour les animaux de rente et de compagnie.
Informer le public et promouvoir la prévention
L’EPRUMA promeut l’usage responsable des médicaments chez les animaux et partage des informations sur les meilleures pratiques pour prévenir, contrôler et traiter les maladies animales.
La prévention des maladies animales passe par un ensemble de mesures de biosécurité, d’hygiène, de gestion zootechnique et par le recours à la vaccination. Cette dernière constitue en effet un élément clé de la stratégie sanitaire « One Health » (une seule santé) déployée par les organisations mondiales de la santé humaine et animale.
Les bénéfices de la vaccination
Dans certains cas, les vaccins représentent l’unique moyen de lutte face à des maladies parfois mortelles, comme la rage. Leur utilisation à l’échelle mondiale a rendu possible l’éradication de fléaux sanitaires, tels que la variole chez l’Homme et la peste bovine chez l’animal. En Europe, la vaccination du bétail limite l’expansion des maladies émergentes, comme la fièvre catarrhale ovine ou la dermatose nodulaire contagieuse bovine.
Protection contre les maladies bactériennes ou contre les infections virales prédisposant aux infections bactériennes secondaires, les vaccins représentent un levier essentiel pour diminuer l’usage des antibiotiques et lutter contre l’antibiorésistance. Enfin, étant donné l’aspect zoonotique de nombreuses maladies, la vaccination des animaux constitue un moyen de protéger la santé publique (fièvre Q, rage, leptospirose…).
Les recommandations de l’EPRUMA
Les recommandations de l’EPRUMA en matière de vaccination visent à compléter les bonnes pratiques nationales déjà en place dans de nombreux pays européens. Les besoins en vaccination dépendent du contexte d’élevage et des réglementations nationales, mais doivent être établis via un dialogue entre vétérinaires et éleveurs ou propriétaires d’animaux.
Le succès de la vaccination dépend de différents paramètres rappelés dans ce guide : la nécessité de stocker les vaccins entre 2 et 8 degrés et à l’abri de la lumière, afin de préserver leur efficacité ; la nécessité d’un examen vétérinaire préalable, afin de réserver la vaccination aux animaux en bonne santé (état d’engraissement correct, absence de parasites) ; la nécessité, au cours de la contention et de la manipulation des animaux, de minimiser le stress, facteur d’immunodépression et donc de moins bonne réponse au vaccin.
Comme pour tout médicament, l’administration d’un vaccin peut s’accompagner d’effets secondaires mineurs, décrits dans les notices (gonflement au point d’injection, hyperthermie transitoire…). Beaucoup plus rarement, certains individus sont susceptibles de présenter des réactions d’hypersensibilité (œdèmes, chute de la pression artérielle…) nécessitant une intervention vétérinaire. Il est donc conseillé de surveiller les animaux dans les minutes suivant la vaccination. Le respect des contre-indications (âge, gestation) et de la posologie (dose, voie d’administration et fréquence des rappels) permettent de limiter la survenue d’effets indésirables.
Enfin, le guide de l’EPRUMA recommande d’identifier les animaux vaccinés (marquage à la bombe ou au crayon) afin de ne pas en oublier au cours des manipulations, de respecter les temps d’attente établis et de consigner les vaccins dans les registres d’élevage.
Des médicaments indispensables à utiliser de manière adéquate
Les vaccins commercialisés en santé animale font l’objet de longues procédures d’autorisation, visant à démontrer leur efficacité et leur innocuité. Utilisés de manière appropriée, en respectant les prescriptions vétérinaires, ils constituent un outil indispensable pour protéger la santé des animaux et, au-delà, la santé publique.
Source : EPRUMA.
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