Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras

Ce rapport présente les résultats des travaux d’expertise collective mis en place par l’ANSES sur plusieurs années pour réévaluer les apports nutritionnels conseillés en acides gras. Le caractère novateur de ce travail tient au fait que l’ANC de chaque acide gras étudié a été établi à partir des besoins physiologiques minimaux et en considérant les aspects physiopathologiques. L’examen des données scientifiques acquises depuis l’évaluation antérieure des ANC (2001) a conduit les experts réunis au sein du groupe de travail à :
- fixer un ANC pour l’acide linoléique résultant à la fois du souci d’atteindre un total en AGPI favorable à la prévention cardiovasculaire et d’en limiter les apports pour respecter le rapport acide linoléique/acide alpha-linolénique inférieur à 5 : 4 % de l’Apport énergétique journalier sans alcool (AE),
- revoir à la hausse l’ANC pour l’acide alpha-linolénique dans un but de prévention de maladies cardiovasculaires : 1 % de l’AE,
- augmenter la valeur de l’ANC pour le DHA, en raison de son très faible taux de conversion à partir de l’acide alpha-linolénique, aujourd’hui clairement documenté : 250 mg/j pour les adultes,
- définir un ANC pour l’EPA, sur la base de données de prévention, notamment de maladies cardiovasculaires : 250 g/j pour les adultes,
- distinguer, parmi les acides gras saturés, le sous-groupe des « acides laurique, myristique et palmitique », considérés comme athérogènes en excès et à fixer pour ce sous-groupe une valeur maximale à ne pas dépasser : somme de ces 3 acides gras ≤ 8 % AE ; total des acides gras saturés ≤ 12 % de l’AE
- attribuer un ANC pour l’acide oléique, bien identifié : 15-20 % de l’AE,
- faire évoluer la part des lipides totaux dans l’apport énergétique totale, et ce au regard de l’équilibre global entre macronutriments et de données relatives à la prévention du syndrome métabolique et du risque cardiovasculaire ; ainsi, dans la mesure où la balance énergétique est équilibrée, cette part peut atteindre 40 % de l’apport énergétique sans qu’il ne puisse être évoqué, dans le cadre de la prévention primaire, un risque au regard des pathologies étudiées. L’ANC a donc été fixé à 35 à 40 % de l’AE.
Les valeurs proposées pour les ANC dans ce rapport couvrent des réalités différentes pour chaque AG considéré, et ce, en fonction des données physiopathologiques disponibles et du caractère indispensable ou non indispensable des AG. Toutefois, les lipides alimentaires ne se limitent pas aux AG pour lesquels un ANC peut être établi et de nombreux autres AG présentent probablement un intérêt que de futures recherches devraient démontrer. Ces ANC sont des repères pour les professionnels de la santé et de la nutrition. Ils sont de nature à être confrontés à la réalité des données de consommation françaises et traduits en recommandations alimentaires pour la population. De façon générale et pratique, il convient avant tout de recommander une alimentation lipidique variée, associant graisses d’origines animale et végétale, dans la limite de l’apport énergétique conseillé.
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