Pas d’impact de la consommation de protéines animales sur le risque de cancers gastro-intestinaux (TRADUCTION)

L’alimentation joue un rôle central dans la prévention des maladies chroniques, mais toutes les sources de protéines n’ont pas les mêmes effets sur la santé. Cette étude analyse, à partir des données d’une cohorte de plus de 42 000 participants, l’association entre les apports en protéines animales et végétales, et le risque de mortalité par cancer gastro-intestinal. Les résultats nuancent les discours simplistes : si la consommation de protéines animales ne semble pas augmenter la mortalité, certains profils alimentaires végétaux peuvent, selon leur qualité, être liés à des risques spécifiques.

 Les cancers gastro-intestinaux (GI) représentent une part importante de la charge mondiale du cancer, mais le lien entre la consommation de protéines selon leur origine et la mortalité par cancers GI reste incertain.

 Un suivi sur plus de 42 000 participants

Cette étude a examiné les associations entre la part d’énergie apportée par les protéines animales et les protéines végétales, et la mortalité par cancers de l’œsophage (EC), de l’estomac (GC), colorectal (CRC) et du pancréas (PC) chez 42 323 participants de la Golestan Cohort Study. À partir d’un questionnaire alimentaire de base, les ratios de risque (HR) ont été estimés par modèles de Cox, incluant des analyses de substitution isocalorique entre API et PPI.

 Protéines végétales issues de céréales raffinées : un facteur de risque inattendu

Au cours d’un suivi moyen de 13,4 ans, 676 décès par cancers GI ont été enregistrés.

  • Aucune association n’a été observée entre consommation de sources de protéines animales et la mortalité par cancers GI (HRQ5 vs Q1 = 1,023 ; IC 95 % : 0,626–1,673 ; P pour la tendance = 0,976).
  • Une association positive a été trouvée entre la consommation de sources de protéines végétales et la mortalité globale par cancers GI (HRQ5 vs Q1 = 2,635 ; IC 95 % : 1,368–5,074 ; P = 0,005).
  • Aucune association n’a été identifiée entre sources de protéines animales et mortalité par cancer de l’œsophage (HRQ5 vs Q1 = 0,711 ; IC 95 % : 0,377–1,746 ; P = 0,058), tandis qu’une association positive a été observée entre sources de protéines végétales et mortalité par ce cancer (HRQ5 vs Q1 = 5,226 ; IC 95 % : 1,888–14,459 ; P = 0,001).
  • L’indice de masse corporelle (IMC) et l’indice de richesse (Wealth Score) modifiaient certaines de ces associations.
  • Aucune relation n’a été trouvée entre sources de protéines animales ou végétales et la mortalité par cancer gastrique, colorectal ou pancréatique.
  • Une tendance décroissante a été observée pour la part d’énergie issue des protéines de poisson (HRQ5 vs Q1 = 0,766 ; IC 95 % : 0,585–1,004 ; P = 0,038) et de légumineuses (HRQ5 vs Q1 = 0,760 ; IC 95 % : 0,588–0,982 ; P = 0,042) vis-à-vis de la mortalité par cancers GI.
  • À l’inverse, les protéines issues des céréales raffinées montraient une tendance croissante (HRQ5 vs Q1 = 1,472 ; IC 95 % : 1,023–2,117 ; P = 0,027).

Dans la Golestan Cohort Study, où les céréales raffinées constituaient la principale source de protéines végétales, une association positive a été observée entre la consommation de protéines végétales et la mortalité par cancers GI et œsophagien. De futures études devraient analyser les groupes d’aliments simultanément.

Référence : Shiraseb, F., Keshtkar, A., Poustchi, H., Pourshams, A., Etemadi, A., Kamangar, F., Boffetta, P., Abnet, C. C., Mirzaei, K., Malekzadeh, R., & Hashemian, M. (2025). Dietary Intake of Animal and Plant Proteins and Risk of Gastrointestinal Cancer Mortality: Results from the Golestan Cohort Study. The Journal of nutrition, S0022-3166(25)00478-X. Advance online publication.

Source : The Journal of nutrition

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