Repenser la durabilité : reconnaître le rôle critique du bien-être animal (Traduction)

Cet article présente les différents thèmes abordés dans un numéro spécial de la revue Animal Frontiers mettant en lumière l’importance cruciale du bien-être animal dans les systèmes agricoles durables. À travers des études de cas et des discussions issues de conférences scientifiques, les auteurs démontrent que le bien-être animal est souvent négligé dans les politiques et pratiques de durabilité, malgré son rôle essentiel. Les auteurs appellent à une collaboration transdisciplinaire entre scientifiques et acteurs de l’agriculture pour placer le bien-être animal au cœur de la durabilité.

Ce numéro spécial d’Animal Frontiers résulte de deux conférences tenues à Florence en 2024, centrées sur le bien-être animal et son intégration croissante dans les débats sur la durabilité. Les discussions ont souligné l’importance de faire du bien-être animal une composante des stratégies de développement durable, en lien avec la gouvernance, l’environnement et la société selon le concept de One Welfare.

L’agriculture durable : un équilibre entre préoccupations environnementales et bien-être animal

Malgré l’intérêt croissant pour la durabilité, le bien-être animal reste sous-représenté dans les politiques, financements et recherches. Ce numéro aborde les défis et solutions pour concilier bien-être animal et durabilité, en examinant des aspects comme la technologie, l’étiquetage alimentaire et le rôle des consommateurs et des éleveurs. L’agriculture durable cherche à répondre à des problématiques environnementales, sanitaires et sociales, mais peine encore à intégrer pleinement le bien-être animal.

Bien-être animal et durabilité : les synergies nécessaires pour une agriculture responsable

Les synergies entre bien-être animal et durabilité sont peu explorées, malgré leur potentiel. Keeling (2025) montre que le bien-être animal est pertinent pour plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD), mais reste absent des discours. Des collaborations transdisciplinaires sont nécessaires, comme l’illustre l’exemple néo-zélandais de gestion des pâturages hivernaux, bénéfique à la fois pour l’environnement et pour les vaches. La science du bien-être animal s’outille pour mieux intégrer ses indicateurs aux enjeux durables.

 Repenser les systèmes agricoles : des solutions gagnant-gagnant pour le bien-être et l’environnement

Des pratiques agricoles repensées peuvent offrir des bénéfices croisés pour les animaux et l’environnement, comme le montre la gestion du stress thermique chez les vaches en pâturage. Toutefois, la dépendance aux solutions technologiques soulève des inquiétudes : risques éthiques, dérives productivistes, perturbation de la relation homme-animal. Une évaluation critique est indispensable pour garantir une approche équilibrée.

Le rôle des humains : agriculteurs et consommateurs dans la promotion du bien-être animal

Le rôle des humains — éleveurs et consommateurs — est crucial mais limité par des contraintes structurelles. Les agriculteurs ont besoin de soutien (formation, législation, incitations) pour améliorer le bien-être animal. Les consommateurs, bien qu’attentifs, ne suffisent pas à transformer les systèmes via le marché seul. Une meilleure communication sur les pratiques de bien-être et une information transparente sont essentielles pour combler le fossé entre attentes et réalité.

Référence : Stacey J Hendriks, Oceane Schmitt, Laura Boyle. Rethinking sustainability: recognizing animal welfare’s critical role. Animal Frontiers, Volume 15, Issue 2, April 2025, Pages 3–7 (PDF en libre accès)

Source : Animal Frontiers

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