Garantir et renforcer le bien-être animal en élevage

UNE DÉFINITION PARTAGÉE DU BIEN-ETRE ANIMAL

La filière s’appuie sur une définition du bien-être animal construite à partir de trois références incontestables :

  • le concept des « 5 LIBERTÉS » du Farm Animal Welfare Council (ne pas souffrir de faim ou de soif ; d’inconfort ; de douleurs, de blessures ou de maladies ; pouvoir exprimer des comportements normaux ; ne pas éprouver de peur ou de détresse) ;
  • les principes énoncés par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ;
  • une démarche d’amélioration continue dans l’esprit « norme ISO ».

CHIFFRES CLÉS

100% : c’est le taux d’exploitations de bovins allaitants qui auront réalisés un diagnostic BoviWell en 2025
373 c’est le nombre de formateurs d’éleveurs aux techniques d’écornage, d’ébourgeonnage, de manipulation et de contention en 2019
– 47 % entre 2013 et 2018 : C’est le taux de réduction de l’utilisation d’antibiotiques

BOVIWELL, DIAGNOSTIC DU BIEN-ETRE DES BOVINS

Co-construit avec les acteurs économiques et des experts scientifiques, le diagnostic BoviWell consiste en premier lieu en un entretien avec l’éleveur. Il y détaille sa vision des attentes sociétales, les caractéristiques de son exploitation et ses résultats liés au bien-être animal. Le technicien en charge du diagnostic évalue ensuite différents critères concernant les animaux et leur environnement, selon un protocole adapté du référentiel Welfare Quality. L’outil attribue une note globale à l’exploitation et une note pour chacune des « 5 Libertés ». Le diagnostic fait également ressortir les meilleures pratiques et les points d’amélioration.
La filière bovine a la volonté d’intégrer une note minimale de cet outil dans le cahier des charges du Label Rouge gros bovins. L’objectif : toujours mieux intégrer les attentes sociétales en garantissant au consommateur un niveau de bien-être animal supérieur ou excellent dans les élevages labellisés. BoviWell est construit en concertation avec la filière laitière qui l’utilise également.

INDICATEURS DE BIEN-ETRE ANIMAL CHEZ LES VEAUX

Pour évaluer le bien-être des veaux, la filière s’est dotée d’un dispositif de monitoring inspiré du protocole Welfare Quality®. 54 élevages représentatifs de la diversité de la filière ont été audités et ont permis de retenir une trentaine d’indicateurs concernant les aspects comportementaux, la santé, la qualité du logement et de l’environnement des veaux. Une première version de l’outil comprend des critères faciles à évaluer pour conseiller les éleveurs sur l’amélioration du bien-être de leurs cheptels. Elle sera testée sur le terrain courant 2020, après la formation de techniciens d’élevage. Le protocole est en cours d’adaptation pour les veaux SIQO (veaux élevés sous la mère et veaux au lait entier) en lien avec Fil Rouge.

INDICATEURS DE BIEN-ETRE ANIMAL CHEZ LES OVINS

La filière ovine travaille de son côté sur le projet MOUBIENE dont l’objectif est de fédérer l’ensemble de la filière autour d’une approche commune afin d’établir une grille d’indicateurs d’évaluation du bien-être des brebis et des agneaux issus des troupeaux laitiers et allaitants.
Ce projet, qui se terminera en 2020, permettra d’étayer par des mesures objectives, les engagements et les valeurs de la filière et accompagnera les éleveurs dans leurs objectifs d’amélioration continue de leurs pratiques. Les mesures récoltées seront à terme intégrées dans un outil d’évaluation. Un projet complémentaire, CMOUBIENE a également été conçu pour intégrer la filière caprine à la démarche, et développer l’outil.

CHARTE DU BIEN-ETRE ÉQUIN

Portée par la Fédération Nationale du Cheval, cette charte a été construite autour des besoins fondamentaux du cheval. Elle propose aux professionnels une réflexion autour de 8 mesures. Elle s’accompagne d’un guide de bonnes pratiques et d’une application pour smartphone. Grâce à ces outils, intégrant des données économiques, sociales, environnementales et de bien-être animal, les éleveurs peuvent auto-évaluer leurs pratiques et intégrer une démarche progrès. Le guide propose une approche « cheval centré » basée sur une observation des signes de bien-être/mal être directement sur le cheval. Il a été élaboré avec la participation de l’ensemble des acteurs de la filière et a intégré les recommandations de l’avis de l’ANSES en date du 19 janvier 2021 (saisine n°2018-SA-0240). Il a été validé par l’Etat à travers l’avis de validation d’un Guide de bonnes pratiques visant à assurer le bien-être des équidés en date du 12/07/2021 et publié au sommaire du BO AGRI du 22 juillet 2021.

 

Télécharger gratuitement l’application « Bien-Être Équin » :

 

Télécharger le guide des bonnes pratiques pour l’application des engagements de la charte pour le bien-être équin.

A noter qu’une version en anglais de ce guide existe et est également téléchargeable depuis internet.

 

CHARTE DE BONNES PRATIQUES DE PRODUCTION DU CHEVREAU

Démarche de progrès volontaire et d’auto-évaluation mise en place par INTERBEV, la charte de bonnes pratiques de production du chevreau permet à la filière viande caprine de s’engager à améliorer ses pratiques pour préserver l’environnement, le bien-être des animaux et réduire significativement l’usage des médicaments dans l’élevage du chevreau. La réussite de cette démarche de progrès nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs de la filière sur 7 grandes thématiques, dont le bien-être animal. Lancée officiellement début 2022, elle sera déployée notamment via les laiteries.

Pour en  savoir plus, rendez-vous sur www.charte-chevreau.fr

FORMER LES ÉLEVEURS AUX MEILLEURES PRATIQUES

Les éleveurs sont les premiers acteurs de la filière concernés par le bien-être des animaux. Il s’agit pour eux d’un sujet quotidien ayant un impact direct sur leurs résultats technicoéconomiques. En effet, leur métier implique l’observation quotidienne des animaux, les soins, l’alimentation, etc. L’amélioration de ces pratiques passe par la formation continue à de nouvelles techniques : manipulation et contention des animaux, prise en charge de la douleur lors de l’écornage ou de l’ébourgeonnage, etc.

RÉDUIRE L’UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES

  • UNE DÉCLINAISON CIBLÉE DU PLAN « ÉCOANTIBIO »

Lancé en 2012 et reconduit en 2017, Écoantibio est un plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire. Chez les herbivores élevés pour produire de la viande, les actions de la filière ciblent les périodes néonatales et d’allotement (mélange d’animaux, donc de microbismes) qui sont les plus sensibles aux maladies, donc à la prise d’antibiotiques.

  • LA CHARTE INTERPROFESSIONNELLE VEAUX

En 2015, INTERBEV Veaux a lancé une campagne de sensibilisation impliquant tous les acteurs de la filière : éleveurs, vétérinaires, firmes intégratrices, groupements de producteurs, techniciens intervenants dans les élevages. Cette action s’est matérialisée par une charte interprofessionnelle dont les signataires s’engagent à tout mettre en œuvre pour respecter les bonnes pratiques et diminuer l’usage des antibiotiques. Plus de 70 % des éleveurs y souscrivent en 2019.

 

Charte interprofessionnelle de bon usage des traitements médicamenteux en production de veaux de boucherie

 

  • CONSTRUCTION D’OBSERVATOIRES DE L’UTILISATION D’ANTIBIOTIQUES

INTERBEV Veaux a mandaté depuis 2016 l’ANSES-ANMV et l’IDELE (Institut de l’Élevage) pour créer un observatoire recensant les quantités d’antibiotiques utilisées par un panel de 40 éleveurs volontaires. Leurs exploitations représentent 15 000 places de veaux aux conditions de vie représentatives de l’élevage de veaux français en termes d’alimentation et d’hébergement. L’observatoire collecte des données, via l’IDELE et les techniciens de Chambre d’agriculture, sur les ordonnances, le carnet sanitaire et la pharmacie. Elles sont ensuite anonymisées puis transmises à l’ANMV qui calcule différents indicateurs d’exposition aux antibiotiques, dont l’ALEA (Animal Exposure to Antimicrobials). De son côté, INTERBEV Bovins a également engagé un travail en 2019 pour créer un observatoire pérenne de l’utilisation d’antibiotiques pour l’étape d’engraissement.

  • PRÉPARATION DES BROUTARDS POUR LA MISE EN ENGRAISSEMENT

La préparation sanitaire des broutards (jeunes animaux à la pâture destinés à l’engraissement) chez les éleveurs naisseurs consiste notamment à vacciner les animaux contre les principaux troubles respiratoires rencontrés en tout début d’engraissement, pour limiter ensuite l’utilisation d’antibiotiques par les engraisseurs. Un cahier des charges interprofessionnel, en cours de rédaction, servira de cadre harmonisé aux opérateurs pour développer ces démarches qui seront favorisées par la prise en charge par l’acheteur du coût de la vaccination.