Filière viande bovine à l’horizon 2040 : du scénario catastrophe à l’avenir assuré (Article de synthèse)

Entre 2016 à 2018, un groupe de travail, animé par la Mission prospective de FranceAgriMer à la demande d’Interbev, et composé de professionnels de la filière, et d’acteurs de la recherche et de l’administration, s’est penché pendant 20 mois sur les « perspectives pour la filière viande bovine à l’horizon 2040 ». Objectif : dégager des scénarios d’avenir plausibles, qui puissent servir à l’élaboration de stratégies gagnantes.

Inquiétudes liées au changement climatique, évolution des systèmes de production, pression sociétale sur le bien-être animal, modification des comportements alimentaires… Autant d’enjeux déterminants qui ont été analysés pour construire l’avenir de la filière. Le résultat ? L’élaboration de cinq scénarios contrastés d’évolution de la filière viande bovine.

Cinq hypothèses, dont deux critiques pour la filière

Le premier scénario propose un « repli national dans un contexte de crise économique et énergétique ». La consommation de viande diminue mais la viande française est priorisée, de peur d’une crise sanitaire. La filière se spécialise dans des systèmes extensifs permettant de répondre aux contraintes environnementales.

Second scénario envisagé, celui de la viande à bas coût et des importations. La crise écoonmique et la crise climatique engendre une diminution du cheptel national et l’instauration de quotas. La qualité de la viande n’est plus la priorité, du fait d’un effet de substitution en faveur des protéines végétales, et l’importation de viandes s’en trouve augmentée.

Face à ces deux scénarios, trois autres, plus optimistes

Celui de la « montée en gamme » décrit une filière sous la contrainte de la qualité, du respect du bien-être animal et de la compétitivité internationale, dans un contexte de risques sanitaires aggravés. La part de viandes françaises en restauration collective s’accroit et l’innovation dans la transformation des morceaux améliore la valorisation financière de la carcasse. Les systèmes à l’herbe se développent au détriment des systèmes intensifs.

Le scénario « compétitivité et différenciation » propose lui aussi une organisation de la filière française sous le joug de la qualité, mais freinée dans ses échanges internationaux, à cause de l’augmentation du prix des énergies fossiles et des limitations volontaires des émissions de gaz à effet de serre. La filière sorganise et parvient à rémunérer ses producteurs au juste prix.

Enfin, un dernier scénario propose une offre française segmentée et innovante, reconnue de qualité dans toutes ses dimensions (bien-être animal, sécurité sanitaire, qualité gustative, nutrition/santé, environnement). La filière française fidélise ses consommateurs en communiquant les informations détaillées sur les produits, ce qui lui permet de rémunérer convenablement ses producteurs.

Source : FranceAgrimer.

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