Etude Esteban : Dosages biologiques des vitamines et minéraux

Les résultats des dosages en vitamines et minéraux réalisés dans le cadre de l’étude Esteban sur un échantillon représentatif de la population française ne révèlent pas de déficits nutritionnels majeurs mais pointent plusieurs points de vigilance.

Le volet nutritionnel de l’Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) avait pour objectif de décrire les consommations alimentaires, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel de la population résidant en France métropolitaine. Il s’agissait d’une reconduction de l’Étude nationale nutrition santé (ENNS) réalisée en 2006-2007.

Un échantillon national représentatif de près de 2500 adultes et 800 enfants

Ce chapitre rend compte des résultats d’une partie des dosages des biomarqueurs de l’état nutritionnel étudiés dans le cadre de l’étude, notamment le statut en vitamine D, ferritine, folates sériques, vitamine A, vitamine E et caroténoïdes de la population, ainsi que leurs évolutions depuis ENNS, par sexe, classe d’âge et niveau de diplôme. La consommation de compléments alimentaires et la prise d’un traitement médicamenteux spécifique, ont été prises en compte dans le traitement et l’analyse des données biologiques, en cas d’effets reconnus de ces compléments ou médicaments sur les concentrations des biomarqueurs nutritionnels étudiés. Ces données ont porté sur un échantillon national représentatif de 2 472 adultes et 794 enfants de 6 à 17 ans ayant participé à l’examen de santé et pour qui nous disposions de matériel biologique. Elles ont été pondérées en tenant compte du plan de sondage et redressées selon plusieurs caractéristiques sociodémographiques.

Vitamine D, fer, folates, caroténoïdes et tocophérol : où en est-on ?

Les résultats indiquent qu’en 2015, seulement un adulte sur quatre et trois enfants sur dix atteignaient un seuil adéquat de vitamine D. La prévalence de la carence en vitamine D concernait près de 7% des adultes et 4% des enfants et atteignait 13% chez les adolescents. Si la situation s’est améliorée depuis 2006 chez les femmes, on relève toutefois une augmentation de la carence chez les hommes âgés de 55-74 ans. Concernant le statut en fer, 20% des femmes en âge de procréer témoignaient d’une déplétion totale des réserves en fer, 7% présentaient une anémie et 4% souffraient d’une anémie ferriprive majoritairement non traitée. Aucune évolution significative n’a été relevée depuis 2006. La prévalence de l’anémie ferriprive atteignait plus de 10% chez les filles de 6-17 ans. Concernant le statut en folates, la prévalence du risque de déficit en folates sériques était quasi-nulle chez les adolescentes (15-17 ans), mais elle a quasiment doublé ces dix dernières années chez les femmes adultes en âge de procréer (18-49 ans non ménopausées) passant de 7% en 2006 à 13% en 2015. Enfin, les prévalences des déficits en rétinol et tocophérol étaient quasi-nulles dans la population française, en 2015 comme en 2006, quels que soient le sexe, l’âge ou le niveau d’études des individus, alors que la concentration sérique moyenne des principaux caroténoïdes était supérieure chez les adultes les plus âgés et les plus diplômés.

Pas de déficit important dans la population frnaçaise mais des points de vigilance

De manière générale, on ne relève pas, en 2015, de résultats alarmants concernant les principaux biomarqueurs nutritionnels étudiés. Il n’existe pas de déficit important ou de carence à grande échelle au sein de la population française, qui nécessiterait la mise en oeuvre de politiques de santé publique de grande envergure. Ces résultats mettent toutefois en évidence plusieurs points de vigilance qu’il est nécessaire de prendre en compte pour prioriser et orienter des actions de prévention ciblées, en particulier l’augmentation de la carence en vitamine D chez les hommes de plus de 55 ans, l’augmentation de la prévalence du risque de déficit en folates chez les femmes en âge de procréer, le dépistage et le traitement de la carence martiale chez les femmes en âge de procréer et les déficits en vitamines et minéraux liés à la baisse de consommation de fruits et de légumes dans certaines sous-populations.

Source : Santé publique France.

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