Mise en place du pâturage tournant dynamique en élevage de brebis en plein air intégral

Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Maillon(s) : Élevage
Espèce(s) : Ovin

Clément élève 350 brebis sur 55 hectares de prairies permanentes, temporaires et parcours. Dès son installation début 2019, il a souhaité pratiquer le pâturage tournant dynamique avec son troupeau de brebis afin d’optimiser la pousse d’herbe et la part d’herbe dans la ration. Ainsi, les brebis sont déplacées et changées de pré tous les jours. La rotation dure en moyenne 3 semaines à 1 mois, afin de laisser repousser l’herbe. Pour Clément, cette technique permet une alimentation optimale pour les brebis grâce à des prairies diversifiées et une diminution des risques d’antibiorésistance par une meilleure santé des brebis. Le pâturage tournant permet également de diminuer voire supprimer l’utilisation d’engrais chimiques pour la repousse de l’herbe, grâce à un épandage naturel et régulier des fèces. En étant pâturés, les sols stockent plus de carbone et sont plus résistants face à l’érosion.

Le travail de l’éleveur est quotidien mais la charge de travail lui paraît moins importante car il n’y a pas de récolte des fourrages ni d’entretien des prairies. Les coûts de production (carburant) et vétérinaires diminuent également car il y a moins de mécanisation et la santé des animaux est meilleure. L’éleveur participe aussi à l’entretien des surfaces pour des collectivités locales qui font pâturer les brebis sur les terrains communaux plutôt que de débroussailler.

En passant d’un système en bâtiment à un système en pâturage tournant, l’éleveur a amélioré la prolificité de son troupeau en passant de 2,3 agneaux/brebis à 2,6.
Cette technique est en revanche très dépendante des aléas climatiques et l’herbe peut manquer en cas de sécheresse. En raison de la présence de prédateurs, il est nécessaire d’accroître la surveillance du troupeau et de s’assurer du bon état des clôtures.

L’éleveur a participé à des stages pour se préparer à cette méthode. Il en existe des spécifiques pour mettre en place le pâturage tournant dans son exploitation et échanger avec d’autres éleveurs intéressés par cette pratique. Clément travaille notamment sur la composition floristique de ses prairies par des semis en mélange.

Quels intérêts vis-à-vis des enjeux sociétaux ?

  •  « Moins de mécanisation pour l’entretien des prairies »
  • « Epandage naturel des déjections lorsque les brebis pâturent »
  • « Stockage de carbone par les prairies »
  • « Améliore la biodiversité en mélangeant les variétés d’herbe »
  • « Comportement naturel des brebis favorisé »
  • « Amélioration du bien-être animal à travers la relation positive homme-animal »
  • « Santé des animaux améliorée grâce à l’espace disponible donc moins de frais vétérinaires »
  • « Echanges avec les collectivités locales »