Colliers connectés et clôtures virtuelles dans un élevage à Saint-Martin-de-Bréthencourt (78)

Région : Île-de-France
Maillon(s) : Élevage
Espèce(s) : Bovin

Florentin Genty est céréaliculteur et éleveur de Limousines et de brebis à la ferme de Brandelles à Saint-Martin-de-Bréthencourt (Yvelines), depuis novembre 2011. Son exploitation s’étend sur 380 hectares dont 55 hectares de prairies. Il possède un troupeau de 80 vaches Limousine ainsi que 80 brebis. Dès la mi-avril, les animaux pâturent l’herbe des prairies et sont nourris l’hiver de foin, de luzerne, d’orge, de pois et de pulpe de betteraves cultivés directement sur la ferme. Florentin est par ailleurs engagé dans la démarche « Nos Bovins d’Ile-de-France et Agneaux des bergers d’Ile-de-France », marques régionales de qualité créées par les éleveurs d’Ile-de-France.

Selon Florentin « l’élevage n’est pas que physique ; il y a aussi de l’expérimentation et de l’innovation technologique », un message important pour attirer les jeunes dans le métier.

Florentin qui travaille avec son frère Germain a choisi d’investir dans les nouvelles technologies pour leur faciliter le travail. En 2016, il a commencé par installer des caméras dans son étable neuve pour surveiller ses vaches la nuit, surtout en période de chaleur et de vêlage. En 2021, il a commencé à participer à une expérimentation lancée par la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France afin d’équiper ses bovins de colliers connectés. Les vaches disposent ainsi d’un capteur intelligent, remontant des données relatives au comportement de l’animal dans un serveur qui va les analyser grâce à un algorithme. « Ce collier a cinq fonctions. Il détecte les chaleurs, la quantité de nourriture avalée, la rumination, le début du vêlage et le stress thermique, par exemple s’il fait trop chaud dans l’étable ».

Ces éléments sont ensuite décryptés depuis une interface web et smartphone. L’éleveur a la possibilité de paramétrer lui-même des alertes sur son smartphone et de partager ces données avec le technicien qui l’accompagne dans la conduite de son cheptel.

«Le collier a un rôle préventif dans la santé de l’animal car il détecte immédiatement un problème. Il accélère et améliore la prise en charge de l’animal », estime Philippe Dufour, président du comité régional Interbev (interprofession bétail et viande) Île-de-France.

 Florentin Genty teste également la clôture virtuelle, un concept venu de Norvège. En France, seule une ferme expérimentale dans les Pays de la Loire a accepté de participer aux essais. « Chaque collier est équipé d’un GPS qui géolocalise la vache. L’éleveur définit virtuellement ses parcelles, ses clôtures. Et lorsque la vache approche à 5 m de la clôture, une alarme sonore se met en route. Elle s’intensifie si l’animal se rapproche encore. La vache reçoit une impulsion électrique si elle tente de passer la limite » selon Anne-Sophie Riot du pôle élevage de la Chambre d’agriculture de région. La professionnelle estime à trois semaines le temps d’apprentissage pour les animaux. Au fur et à mesure, la clôture physique peut être enlevée. Pour l’éleveur, c’est un bon moyen de faire du pâturage tournant, à l’intérieur d’une parcelle délimitée avec des barrières.

Quels intérêts vis-à-vis des enjeux sociétaux selon l’éleveur ?

  • « Bien-être animal »
  • « Attractivité des métiers »