Lancement d’une consultation publique sur la classification du risque des antimicrobiens utilisés chez les animaux
L’European Medicines Agency (EMA) a publié le 5 février pour consultation publique son avis scientifique actualisé sur la catégorisation des antimicrobiens. L’avis scientifique indique la classification de ces médicaments en fonction du risque que leur utilisation chez les animaux entraîne pour la santé publique via le possible développement d’une résistance aux antimicrobiens.
Cette mise à jour vise à prendre en compte l’expérience acquise depuis la publication initiale de la catégorisation des antimicrobiens en 2014. Elle a été préparée par un groupe d’experts (Antimicrobial Advice Ad Hoc Expert Group, AMEG) et adoptée par les comités de l’EMA sur les médicaments humains (Human medicines committee, CHMP) et les médicaments vétérinaires (Veterinary medicines committee, CVMP).
La classification de 2014 proposait trois catégories pour les médicaments classés comme Antimicrobiens d’Importance Critique (Critically Important Antimicrobials, CIA) dans la liste du CIA de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est-à-dire ceux qui présentaient le plus d’importance pour la santé humaine. La classification actualisée de l’EMA prend en compte toutes les classes d’antimicrobiens et inclut des critères supplémentaires, tels que la disponibilité d’antimicrobiens alternatifs en médecine vétérinaire.
Une classification comprenant 4 catégories
La classification affinée comprend maintenant quatre catégories, de A à D, chacune étant définie par un mot clé pour plus de clarté :
- La catégorie A ( « Eviter ») comprend les classes d’antimicrobiens non autorisées actuellement en médecine vétérinaire dans l’Union européenne (UE). L’utilisation de ces médicaments chez les animaux producteurs d’aliments est interdite. Ils ne peuvent être administrés à des animaux de compagnie que dans des circonstances exceptionnelles.
- La catégorie B (« Réduire ») concerne les quinolones, les céphalosporines de troisième et quatrième générations et les polymyxines. L’utilisation de ces antimicrobiens chez les animaux doit être limitée afin d’atténuer les risques pour la santé publique.
- La catégorie C (« Attention ») couvre les antimicrobiens pour lesquels il existe en général des alternatives en médecine humaine dans l’UE, mais qui présentent peu d’alternatives dans certaines indications en médecine vétérinaire. Ces antimicrobiens doivent être utilisés uniquement si aucune substance antimicrobienne de la catégorie D n’est efficace.
- La catégorie D (« Prudence ») est la catégorie de risque la plus faible. Les antimicrobiens appartenant à cette catégorie peuvent être utilisés avec prudence chez les animaux. Cela signifie que l’utilisation inutile et les longues périodes de traitement doivent être évitées et que le traitement en groupe doit être limité aux situations dans lesquelles un traitement individuel n’est pas réalisable.
La catégorisation est maintenant ouverte pour une consultation de trois mois. Une fois finalisée, elle aidera les décideurs de l’UE à élaborer des lignes directrices pour l’utilisation des antimicrobiens en médecine vétérinaire.
Les commentaires doivent être fournis à l’aide d’un modèle disponible ci-dessous et envoyés à vet-guidelines@ema.europa.eu au plus tard le 30 avril 2019.
Source : European Medicines Agency.
À voir aussi
-
Maladies animales et zoonoses26 avril 2024
Bactérie Mycoplasma bovis : le sous-type majoritaire en France cache en réalité deux lignées
La bactérie Mycoplasma bovis est une cause majeure de maladies respiratoires chez les bovins. Des scientifiques de l’Anses de Lyon et de VetAgro Sup, ont mené une étude sur l’évolution des souches de cette bactérie présentes en France entre 2000 et 2020. Alors que la population de bactéries du sous-type circulant majoritairement était considérée jusqu’à… -
Maladies animales et zoonoses26 avril 2024
Un article du Bulletin de l’Académie Vétérinaire fait le point sur la leptospirose
Par sa prévalence particulièrement élevée en Europe, la leptospirose humaine vient d’être inscrite en France en tant que maladie à déclaration obligatoire (MDO). Cette zoonose mondiale sous-estimée constitue un parfait exemple illustrant le paradigme « Une seule santé » avec ses trois piliers : environnement, santé animale et santé de l’Homme. L’approche moléculaire dans ces trois… -
Santé animale26 avril 2024
« Une seule santé » : de l’importance d’une Europe forte sur ces enjeux
L’approche « Une seule santé » (One Health) élargit le champ de la santé pour prendre en compte la sécurité alimentaire, la santé animale de la faune sauvage et ultimement la santé environnementale liée à la pollution de l’air ou de l’eau. Cette approche peut constituer un référentiel puissant pour guider les politiques sanitaires et…