Prairie et élevage, un vecteur de la biodiversité
La biodiversité est l’ensemble des espèces vivantes qui peuplent la planète (plantes, animaux, champignons, micro-organismes). En France, une partie de la biodiversité se trouve dans les prairies qui nourrissent le bétail et offre l’assurance de produire un lait et une viande de qualité.
Les prairies font partie intégrante du paysage français car elles représentent environ la moitié de la surface agricole française. Elles fournissent en partie les végétaux nécessaires à l’alimentation des troupeaux d’herbivores (bovins, caprins, ovins, équins). Généralement composées d’une diversité de plantes et d’infrastructures agroécologiques (haies, mares), les prairies offrent le gîte (nidification) et le couvert à une infinité d’espèces qui s’enrichissent mutuellement et forme une communauté aux multiples avantages écologiques.
La biodiversité et l’élevage herbivore
Qu’est-ce que l’élevage herbivore ? Dans les zones de moyenne montagne, par exemple le Massif central ou le Jura, le sol accidenté et le climat trop rude ne permettent pas de cultiver la terre. Par contre, ces grands espaces verts permettent de faire pâturer les vaches.
En France, l’élevage herbivore est un acteur majeur des territoires ruraux, et permet de produire une grande diversité de denrées de haute qualité nutritionnelle et sanitaire : 50 AOP, 35 Label rouge en viandes et fromages. Prairie et élevage sont indissociables : les animaux se nourrissent des végétaux de la prairie et la fertilise en retour avec leurs déjections, évitant ainsi à l’agriculteur d’acheter des engrais ou d’intervenir avec des produits phytosanitaires. Ce cycle « herbivore, sol, plante » favorise la diversité des plantes, notamment les fleurs sauvages, grandes organisatrices de la biodiversité des prairies, dont s’enivrent de leurs savoureux nectars une diversité d’espèces animales. Ce joyeux camaïeux de vert, jaune, rouge, bleu, bruissant d’insectes et de chants d’oiseaux a un rôle primordial dans le bien-être des prairies, des animaux d’élevage et de la viabilité économique des exploitations. Pour l’agriculteur, la récolte d’un tel fourrage parfumé pour ses vaches, est l’assurance de produire un lait digne des meilleurs fromages. Pour les cultures alentours, cette diversité d’insectes, d’oiseaux et de petits mammifères est gage de pollinisation et de protection, notamment contre les parasites (insectes auxiliaires).
La biodiversité des prairies au service du réchauffement climatique
Les espèces animales qui peuplent les sols des prairies participent tous, à leurs manières, à la formation de l’humus et par conséquent au bon développement des plantes qui stockent le carbone (le programme 4 pour 1000). Les lombrics vont creuser des galeries pour rendre la terre meuble et permettre à l’eau de pluie de mieux s’infiltrer. Les arthropodes (mille-pattes) vont se nourrir de lombrics et leurs déjections vont enrichir le sol de minéraux utiles aux plantes. Les cloportes vont ronger différents biomatériaux (feuilles, racines), qui vont ensuite se décomposer, et former de l’azote, le carburant essentiel des plantes. Un sol très riche en espèces végétales sera moins friable et résistera mieux aux intempéries et au piétinement du troupeau, car l’abondance des racines et des microorganismes qui les entourent (rizosphère) permet de maintenir la terre et les nutriments.
L’élevage contribue à un environnement de haute qualité
- 570 kg de carbone stocké par an sous 1 hectare de prairie permanente,
- 700 000 km de haies entretenues soit 17 fois le tour de la Terre,
- 8 000 élevages français produisent de l’énergie renouvelable (photovoltaïque et méthanisation),
- 25 % de baisse d’expositions aux antibiotiques en 5 ans grâce au programme EcoAntibio pour la filière bovine.
Source : Alim’Agri.
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