Pertinence de différents systèmes d’étiquetage nutritionnel (Avis de l’Anses)

Cet avis du 31 janvier 2017, publié le 14 février, répond à la saisine de l’Anses par la Direction Générale de la Santé pour analyser la pertinence de plusieurs systèmes d’information nutritionnelle (SIN) en termes de capacité à réduire l’incidence de maladies dans l’ensemble de la population par leurs effets sur les choix alimentaires des individus.

Dans cette analyse, l’Anses a considéré que l’étiquetage nutritionnel devait permettre au consommateur d’intégrer les informations sur la qualité nutritionnelle des produits afin d’améliorer ses comportements alimentaires.

Différents systèmes, « nutri-repères », « nutri-couleurs », « nutri-score » (5C), « Health Star Rating » (HSR) et le système « SENS » ont été inclus dans l’évaluation de l’Anses.

Les experts de l’Anses ont d’abord identifié les variables à étudier comme critère de pertinence d’un SIN : les apports en nutriments ou en autres substances, l’énergie, le régime alimentaire pris dans sa globalité, etc.

Ils sont  ensuite examiné la capacité des SIN à orienter le comportement du consommateur au regard des objectifs de santé publique.

Suite à la première analyse, l’Anses a considéré que les systèmes étudiés intègrent sans distinction et de façon imprécise les besoins spécifiques des différents groupes de population et ne prennent pas en compte l’ensemble des variables pertinentes au regard des enjeux de santé publique liés à l’alimentation.

Elle a par ailleurs considéré que les travaux relatifs à l’effet de SIN sur le consommateur sont en nombre limité et présentent des résultats contrastés, tant sur des variables quantitatives (fréquences d’achat) que sur des variables qualitatives (compréhension de l’information et qualité nutritionnelle de l’achat) et qu’il n’existe aujourd’hui aucune donnée reliant directement la mise en place d’un SIN à des déterminants de santé.

Compte-tenu de ces éléments, l’Anses estime que la mécanique de construction des SIN examinés, tant dans la mobilisation des variables que dans leur combinaison, apparaît peu pertinente au plan nutritionnel. La capacité des SIN examinés à améliorer les choix des consommateurs apparait donc incertaine. L’Anses conclut qu’en l’état actuel des connaissances scientifiques, la pertinence nutritionnelle des SIN examinés dans une perspective de santé publique n’est pas démontrée. Elle considère que la mise en œuvre d’un SIN constitue une mesure d’accompagnement qui vient en complément d’autres actions d’éducation, d’information ou d’encadrement réglementaire. L’Anses insiste sur la nécessité de disposer d’un suivi et d’une évaluation régulière des impacts du système d’étiquetage qui serait retenu.

Les travaux ainsi présentés complètent ceux préalablement réalisés et publiés  par l’Anses sur la faisabilité des systèmes SENS est 5 C (rapport de mars 2016). Source : Anses