Les Français et la viande en 2017 : stabilité de la consommation nationale apparente et diminution globale des achats

Tendances d’achats et de consommation apparente, morceaux prisés et recettes qui ont le vent en poupe… Tour d’horizon des dernières données de l’Agreste en matière de consommation de viande par les Français.

Les statistiques du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en matière de consommation de viande par les Français en 2017 sont disponibles ! Pour parvenir à capter les principales tendances, deux méthodes donnant des indicateurs complémentaires ont été utilisées par l’Agreste : celles sur les achats qui permettent d’estimer les données de consommation à domicile d’une part et celles de « consommation » nationale apparente  d’autre part (voir encadré).

Des achats de viande en baisse, dans un contexte de prix en hausse

Du côté des données d’achats, on constate une diminution globale des volumes de viande achetés par les Français, pour la troisième année consécutive, et dans un contexte d’augmentation des prix à la consommation. Si la majorité des viandes sont concernées, certains produits élaborés échappent à la tendance, comme le steak haché (+ 0,8 %), la saucisse fraîche (+ 3,5 %) et les brochettes (+ 9,9 %), avec une augmentation des achats en volume enregistrée en 2017 par rapport à 2016. De même, le poulet (+ 0,5 %) constitue le seul type de viande dont les achats progressent.

Stabilité de la « consommation » nationale apparente par bilan

Les données de « consommation » apparente, quant à elles, sont globalement stables, tous produits carnés et occasions de consommation confondues (à domicile + hors foyer). On observe notamment une augmentation pour la  volaille (+ 2,2 %) – en progression quasiment continue depuis 40 ans –, entraînée par une forte hausse du poulet (+ 4,9 %). De son côté, la viande de boucherie connaît une diminution (- 0,8 %), expliquée notamment par les moindres « consommations » de viande bovine et ovine.

Source : Agreste.

Ne pas confondre consommation à domicile, consommation apparente et consommation individuelle

Il existe trois catégories de données dites de consommation. Chacune représente des choses bien différentes, d’où l’intérêt de ne pas les confondre. Les données de consommation à domicile sont obtenues par l’enregistrement des achats en volume de viande d’un panel de consommateurs. Ces données sont exprimées par ménage (et non par individu) et sont généralisées à la population française. Elles traduisent donc essentiellement les consommations à domicile, mais elles ne comprennent pas l’autoproduction (restreinte pour la viande), ni ce qui est consommé hors domicile (restauration commerciale, restauration collective, chez des amis, etc.). En outre, elles ne tiennent pas compte des variations du nombre de convives au sein du ménage. Les données calculées par bilan à partir des abattages, augmentés des importations et diminués des exportations, dont les chiffres sont exprimés en équivalent carcasse pour caractériser la part de viandes produites destinées à la consommation humaine au niveau national, représentent quant à elles la « consommation » dite apparente. Celle-ci inclut toutes les formes de mise à disposition de produits carnés (viandes brutes, transformées, charcuteries) dans tous les lieux de consommation (domicile, hors foyers…). A noter que, pour les viandes, ces chiffres comptabilisent les os et le gras, qui ne se retrouvent pas (ou en très faibles proportions) dans les morceaux vendus au détail, de même que ce qui est jeté ou utilisé pour d’autres usages qu’alimentaires, en amont, pendant et en aval de la distribution commerciale. Les quantités sont donc surestimées en valeur absolue. Cependant, ces données présentent l’intérêt de pouvoir être comparés au fil des ans et entre les pays. Enfin, une troisième catégorie de données (non considérées dans ce document) permet d’estimer les consommations alimentaires réelles des individus. Il s’agit des données individuelles de consommation. Celles-ci sont utilisées dans le cadre des études ou politiques nutritionnelles et de santé. Elles sont issues des grandes enquêtes alimentaires nationales, du type études Individuelles nationales des consommations alimentaires (Inca) de l’Anses ou les enquêtes « Comportements et consommations alimentaires en France » (CCAF) du Crédoc.

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