Le 4e Programme National Nutrition Santé est publié (Article de synthèse)

Le 20 septembre 2019, Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, a lancé le 4e PNNS pour une durée de 5 ans. Cette nouvelle version reprend les recommandations émises par le Haut Conseil de la Santé Publique en 2017 et en 2018.

Depuis 2001, la France s’est dotée d’un Programme National Nutrition Santé (PNNS) inscrit désormais dans le code de la santé publique comme un programme quinquennal gouvernemental. A ce titre, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) avait émis un ensemble de recommandations en 2017 (voir article « Révision des repères alimentaires du PNNS pour les adultes : avis du HCPS »), puis en 2018 (voir article « Révision des messages sanitaires accompagnant les publicités »).

Le 20 septembre dernier, Agnès Buzyn, la Ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé la poursuite du PNNS avec un 4e volet (2019-2023) et présenté les principaux défis que ce dernier devra relever.

 DES OBJECTIFS CHIFFRÉS A ATTEINDRE

Le gouvernement se donne 5 ans pour atteindre les objectifs définis par le HCSP notamment sur le statut nutritionnel et l’activité physique des Français :

  • Diminuer de 15 % l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes ;
  • Stabiliser la prévalence de l’obésité morbide par la prévention (hors chirurgie bariatrique) ;
  • Diminuer de 20 % le surpoids et l’obésité chez les enfants et les adolescents, et de 10 % chez ceux issus de familles défavorisées ;
  • Réduire le pourcentage de personnes âgées dénutries vivant à domicile ou en institution de 15 % pour les plus de 60 ans et de 30 % au moins pour les plus de 80 ans ;
  • Augmenter l’activité physique au niveau modéré chez 80 % des adultes et réduire de 20 % le nombre de sujets sédentaires.

Mais ne sont pas pour autant négligés les objectifs plus spécifiques aux consommations alimentaires de fruits et légumes, viandes, poissons, légumineuses (voir article « Alimentation et activité physique : le point sur les nouvelles recommandations »), aux apports nutritionnels (exemple : réduction de 30 % des apports en sel), à l’allaitement maternel, ou encore à la consommation de produits ultra-transformés ou issus de l’Agriculture Biologique.

CINQ ENJEUX PRIVILEGIÉS

Pour atteindre ces objectifs, 56 actions à mettre en place (ou à poursuivre dans certains cas) ont été listées et regroupées en cinq grands axes :

  1. 1.     Améliorer pour tous l’environnement alimentaire et physique de telle sorte qu’il soit plus favorable à la santé. Pour cela, des actions seront déployées en restauration collective et commerciale (Nutri-Score®, 50 % d’approvisionnement en produits biologiques…). Les industriels seront incités à réduire les teneurs en sel, sucre et graisses de leurs produits et à augmenter celles en fibres. L’élaboration d’un code de conduite visant à réduire la pression du marketing alimentaire est envisagé. La mobilité urbaine sera favorisée ;
  2. 2.     Encourager les comportements favorables à la santé. Les moyens : des campagnes grand-public diffusant les nouvelles recommandations du PNNS, une éducation à l’alimentation de la maternelle au lycée, l’accompagnement des femmes enceintes et des jeunes parents, le renouvellement des messages sanitaires, l’amélioration de l’information relative à la qualité des aliments ou encore la poursuite du déploiement du Nutri-Score®.
  3. 3.     Améliorer la prise en charge des personnes en surpoids, dénutries ou avec des maladies chroniques. Des feuilles de route ou plan seront élaborés pour le dépistage et la prise en charge de l’obésité et de la dénutrition, l’activité physique adaptée sera renforcée (prescription, offre de proximité, compétences des professionnels…) et la sensibilisation du public sur la dénutrition sera organisée.
  4. 4.     Encourager la dynamique territoriale pour faciliter les initiatives locales, en particulier en Outre-mer.
  5. 5.     Développer la recherche, l’expertise et la surveillance notamment pour évaluer l’impact des actions et des politiques engagées sur la situation nutritionnelle, les consommations alimentaires, les comportements sédentaires, la pratique d’activité physique et la qualité nutritionnelle des produits.

Enfin, pour cette édition, le gouvernement a assuré une cohérence d’action entre le PNNS et le Programme National pour l’Alimentation (voir article « Lancement du programme national pour l’alimentation et la nutrition« ) piloté par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, ainsi que la Stratégie nationale sport santé.

Source : Alim’Agri.

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